12 Octobre 2021
Alors que l’on pointe souvent du doigt les industries de l’automobile, du transport aérien, de l’agriculture et de la construction, l’un des plus importants responsable de l’empreinte carbone du pays après les activités pétrolières est l’industrie alimentaire. Elle est classée 2e principalement à cause de ses emballages en plastique qui représentent, selon la fondation Heinrich Boll, 45,5% de la consommation de cette matière plastique. Depuis la COP21, le taux de recyclage des emballages est en progression mais ce n’est malheureusement toujours pas assez pour contribuer à la préservation de notre planète.
En France, des mesures ont été prises, dernièrement, visant à interdire, à partir de janvier 2022, tous les films et barquettes plastique qui servent à emballer les fruits et les légumes. En effet, un communiqué gouvernemental, du 11 octobre dernier, a indiqué que de nombreux fruits et légumes frais non transformés ne pourront plus être proposés à la vente aux consommateurs avec un emballage plastique. Nos rayons de produits frais vont totalement changer mais pas pour tout, du moins pas pour le moment. Certains produits fragiles que la vente en vrac pourraient détériorer profiteront d’un délai supplémentaire pour permettre aux différents acteurs du marché et notamment les distributeurs de s’organiser en vue de l’application ces nouvelles directives.
Plus d’un milliard d’emballages inutiles seront supprimés, chaque année, touchant les 37% de fruits et légumes vendus actuellement sous films ou barquettes plastique. C’est ce que vise le décret qui vient d’être signé par les ministères de l’Écologie, de l’Économie et de l’Agriculture. Ainsi, dès le 1e janvier prochain, une trentaine de produits frais devront être vendus sans plastique à savoir les pommes, les poires, les oranges, les clémentines, les kiwis, les mandarines, les citrons, les pamplemousses, les prunes, les melons, les ananas, les mangues, les fruits de la passion, les kakis…mais aussi les poireaux, courgettes, aubergines, poivrons, concombres, pommes de terre et carottes, tomates rondes, choux, chou-fleur, courges, panais, radis, topinambours et légumes racines.
Des dérogations seront, cependant, faites, jusqu’au 1e juillet 2023 pour les haricots verts, les navets, nectarines, oignons, pèches et tomates côtelées ; jusqu’au 1e janvier 2025 pour les asperges, les champignons, les endives, les épinards et les salades et jusqu’au 1 juillet 2026 pour les fruits rouges et notamment les graines, les framboises, les myrtilles, les groseilles…, les graines germées et les fruits mûrs à point. Une exception est également faite pour les fruits et légumes conditionnés par lots de 1,5 kilogrammes et plus, ceux qui ont été transformés et ceux qui présentent des risques de détérioration à la vente.
Mais pourquoi cibler en priorité la filière fruits et légumes frais qui représente "moins de 1,5% des conditionnements plastiques du secteur alimentaire" en France? Interfel, l'interprofession des fruits et légumes se pose la question à juste titre. Il déclare que "Dans le contexte Covid, le manque de disponibilité des matières premières et le coût des solutions alternatives" rendent "particulièrement difficile une mise en place" de la mesure "au 1er janvier 2022". Il regrette que "l'utilisation de plastique 100 % recyclable pour les emballages" proposée par la filière "n'ait pas été retenue". Et espère que "… cette mesure…ne pénalisera pas la place des produits français au sein de l'espace européen".