4 Novembre 2021
Près de 200 Etats et 120 chefs de gouvernement ont répondu présents pour participer, du 31 octobre au 12 Novembre, aux deux semaines de débats et de négociation pour trouver des solutions à l’inquiétante accélération du réchauffement planétaire et revoir les politiques climatiques déjà mises en place. En effet, une "alerte rouge pour l'humanité" a été signalée, il y a 3 mois, dans un rapport publié par le Giec, confirmant que la crise climatique s’aggravait et qu’il était de plus en plus urgent d’agir pour la lutte contre la hausse de la température globale moyenne de la planète.
Cette 26e édition de la Cop qui se tient à Glasgow en Ecosse est donc un rendez-vous crucial. Elle permet à ses participants d’échanger sur différents sujets liés au climat et notamment sur les stratégies de baisse des émissions, les aides aux pays les plus pauvres, le marché du carbone…c’est retardée de un an à cause de la pandémie de Covid-19 que la conférence découvre une nouvelle façon de voir les choses en se posant les vraies questions : Avons-nous vraiment besoin de prendre l'avion aussi souvent ? Le télétravail peut-il contribuer à réduire les émissions aux heures de pointe ? La désurbanisation est-elle la voie à suivre ?
Alors avant de passer en revue les différents dossiers traités par la Cop26, faisons une brève présentation du rôle des Conférences des Parties? Et surtout de leur impact réel pour la lutte contre le réchauffement mondial ?
La COP (Conférence des parties) est un sommet qui réunit, chaque année, depuis l'entrée en vigueur du traité en 1994, près de 200 Etats pour discuter des changements climatiques et des solutions à mettre en place pour y remédier rapidement. Elle est organisée par les Nations Unies et fait donc partie de sa Convention-cadre sur les changements climatiques (CNUCC). Un accord international adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 et signé par la quasi-totalité des pays du monde. Son objectif est de limiter l'impact de l'activité humaine sur le climat en combattant les changements climatiques à l’échelle planétaire.
Plusieurs COP se sont succédées au fil des années comme Rio, Kyoto, Paris, Copenhague… pour les plus connues. Certaines de ces conférences annuelles de l’ONU sur le climat ont abouti à des engagements concrets, notamment à l’accord de Paris avec la réduction du réchauffement à un niveau inférieur à 2°C. Pour la COP26, les états doivent annoncer leurs plans d’actions nationaux, pour atteindre les objectifs ratifiés lors de l’Accord de Paris. Ils sont aussi tenus, pour la première fois, de présenter les progrès qu’ils ont réalisés pour une évaluation dans le cadre du " bilan mondial ".
Pour la Conférence des Parties de cette année, les pays participants vont devoir non seulement faire un bilan de leurs actions pour atteindre les objectifs de la COP de Paris mais ils devront également présenter leur stratégie pour réduire leurs émissions carbone selon un quota prédéfini. L’Union européenne, par exemple, a promis de réduire ses émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030 avec pour objectif de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050. Les participants à cette conférence devront aussi se mettre d’accord sur l’aide à la transition verte des pays les moins riches en mobilisant le secteur des finances.
Mais ce n’est pas tout, la COP26 devra aussi arriver à un accord sur la diminution de la déforestation des forêts d’Afrique centrale et d’Amazonie et sur les émissions de méthane, un gaz à effet de serre encore plus dangereux que le dioxyde de carbone puisqu’il a un pouvoir réchauffant 80 fois supérieur. Près de 100 pays américains et européens se sont engagés à réduire de 30 % leurs émissions de méthane, d’ici 2030.
A LIRE : La fin des emballages plastiques pour les fruits et légumes à partir de 2022Les COP sur le climat et l'environnement sont organisées chaque année, celle de Madrid, en 2019 fut un échec, aucun accord concret n’a été trouvé par les états présents, celle de 2018 (COP24) à Katawice en Pologne qui a permis de mettre d’accord plusieurs pays qui se sont engagés, à partir de 2024, à fournir un rapport sur leurs émissions et leurs efforts pour les réduire. Mais la COP qui marqua les esprits est la 21e édition qui se déroula en 2015 à Paris ayant pour résultat la ratification, par 195 pays, du fameux accord de Paris.
Loin d’être respecté aujourd’hui, ce traité comprenait, entre autres, les engagements des pays signataires à prendre les mesures nécessaires pour maintenir un réchauffement climatique en dessous de 2°C, selon les recommandations de l’époque des experts du GIEC. Pour l’instant, selon Climate Action Tracker, seule la Gambie a pris les mesures adéquates pour rester sous les 2°C. Mais cette année, la sonnette d’alarme a été tirée et l’urgence climatique déclarée. La 26e Conférence des Parties réussira t’elle a être à la hauteur de ce que l’on attend d’elle ! C’est ce que nous verrons lors du bilan dans une dizaine de jours.