20 Janvier 2022
Malgré un grand nombre d’études sur l’effet du Coronavirus sur la femme enceinte et allaitante, il faut avouer que le manque de recul et l’apparition régulière de nouveaux variants (Delta et maintenant Omicron) fait planer le doute dans les esprits. En effet, un grand nombre de futures mamans sont dans l’impasse et ne savent pas trop comment réagir face à ce virus pour protéger leurs bébés pendant la grossesse et même après. Sont-elles vraiment plus fragiles que les autres et donc plus susceptibles de contracter la maladie ? Doivent-elles juste faire très attention ou se faire vacciner ? Le vaccin ne représente-t-il pas des risques pour leur bébé ?
Heureusement après plus de 2 ans de pandémie et des scientifiques qui sont à la tâche, nous avons tout de même plus d’informations aujourd’hui sur la maladie et ses conséquences mais aussi sur les résultats de l’administration des différents vaccins sur les femmes enceintes et toutes les autres catégories de personnes. Nous sommes donc quasiment sûr, que pendant une grossesse, la femme qui présente des comorbidités à savoir un diabète, de l’hypertension ou encore un surpoids a plus de risques de contracter une forme grave de Covid-19, surtout au cours du 3e trimestre.
D’où la décision, depuis le 2 avril 2021, de rendre les femmes enceintes prioritaires au vaccin à ARNm, à partir de leur 2e trimestre de grossesse. D’autant plus que plusieurs études ont démontré que grâce à ces injections, les effets secondaires de la maladie étaient très modérés, les risques d’infections réduits et aucune conséquence négative grave ne perturbait le bon déroulement de la grossesse.
Une récente étude menée par des chercheurs de l'université d'Edimbourg et publiée dans Nature Medicine, nous montre bien que les femmes enceintes atteintes de Covid-19 durant leur grossesse et plus particulièrement au cours des 28 jours précédant l’accouchement ont plus de risques de vivre des complications au moment de l’enfantement. En effet, lorsque la future maman est contaminée, dans cette période, les risques de naissance prématuré est d’environ 16 pour 100 et les cas de morts périnatales de 22,6 pour 1000. Par contre, les cas de transmission du virus, de la mère au fœtus pendant la grossesse à travers le placenta restent encore exceptionnels. Dans les cas recensés, il s’agit de contamination pendant l’accouchement ou juste après la naissance.
Mais ce n’est pas tout, on observe aussi près de 98% d’admissions en soins intensifs pour les femmes enceintes non vaccinées. Un risque augmenté par certains facteurs, comme un âge supérieur à 35 ans, un surpoids, de l’obésité ou encore des maladies chroniques (l'hypertension et le diabète), qui exposent les futures mamans atteintes de Covid-19 à des formes plus sévères de la maladie.
En règles générales, il n’y a aucune contre-indication à se faire vacciner au cours de la grossesse. Mis à part celui du BCG et d’autres vaccins comme celui de la rougeole, les oreillons, la rubéole, la varicelle et fièvre jaune, certains contre la grippe et la coqueluche sont même particulièrement recommandés. Dans le cas du vaccin contre le Covid-19, idem. L’Académie de médecine, recommande donc de considérer la grossesse comme un facteur de risque de forme grave en cas d’infection par le SARS-CoV-2, de vacciner toutes les femmes enceintes et en particulier celles présentant des facteurs de comorbidité et surtout de ne pas retarder ou interrompre une grossesse en raison de la vaccination. Conseille aussi valable pour l’allaitement.
En effet, les femmes qui se font vacciner pendant la grossesse se protègent elles-mêmes et permettent une immunité passive de leur bébé le préservant contre le Coronavirus même plusieurs mois après sa naissance. D’une part par le passage des anticorps dans le sang du cordon ombilical et d’autre part, par leur transfert aux nourrissons pendant l’allaitement via le lait maternel. Toujours en faveur de la vaccination pendant la grossesse, des chercheurs de l'Université d'Ottawa dans le New England Journal of Medecine ont aussi confirmé qu’il n’existait aucun rapport entre la vaccination contre le COVID-19 et le risque de fausse couche au premier trimestre.
L’Union du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et du Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) recommandent même dans un communiqué d’inclure les femmes enceintes ayant été vaccinées il y a plus de 6 mois dans le public éligible à la 3e dose de rappel.
A LIRE : Que faire lorsque l’on a des règles douloureuses ?Beaucoup de femmes enceintes se posent un tas de questions sur leur grossesse, le Covid-19 et la vaccination. Voici des réponses à quelques-unes de ces interrogations.
Quand faire le vaccin ? Si cela doit se faire en prévision d’une grossesse, la vaccination peut être à n’importe quel moment. Si c’est au cours de la grossesse et dans le cas de présence de facteurs de risques, il est recommandé de débuter le protocole à 10 et 20 semaines de grossesse donc une fois la formation des organes de l’embryon terminée. Il est aussi recommandé d’utiliser un vaccin à ARNm.
Opter pour un accouchement par voies basses ou par césarienne ? En étant positive au Covid-19 lors de l’accouchement, les études suggèrent un plus grand risque d’accoucher prématurément et par césarienne mais seul votre gynécologue peut, en fonction de votre état de santé, du déroulement de la grossesse mais aussi de votre état psychologique, décider du meilleur mode d’accouchement.
En se faisant vacciné, l’ARN messager passe-t-il dans les cellules de bébé ? Rassurez-vous, non, les différents composants du vaccin sont rapidement détruits par notre corps et n’ont donc pas le temps de passer le placenta, ce qui rend les effets négatifs à long terme sur le bébé très peu probables.
Pour toutes vos autres questions, n’hésitez pas à demander conseil à votre gynécologue.