26 Juillet 2021
Les barrières de corail ne représentent que 0,25% de tout l’environnement marin de la planète. On en découvre, toutefois, de nouveaux dans des endroits très variés comme dans les profondeurs de la mer Méditerranée ou au large de la Norvège…Plus de 2 millions d’espèces y vivent et un quart des poissons de l’océan y grandissent avant de migrer ailleurs. Une biodiversité incroyable et une importante source de nourriture et de revenu pour l’être humain. Pourtant, aujourd’hui, plus d’un quart des récifs coralliens mondiaux ont subi des dégâts et deux tiers sont menacés de disparition à cause de l’Homme.
Allons alors à la découverte des plus beaux récifs de la planète et tenter de comprendre les dangers qui les menacent.
Située dans l’océan Pacifique, au large du Queensland, au Nord-Est de l’Australie, cette merveille du patrimoine écologique mondial, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981 est le plus grand récif corallien de la planète. Visible depuis l’espace, il s’étend sur une superficie de prêt de 345 000 Km² avec une longueur dépassant les 2300 Km. Sa faune et sa flore sous-marine sont d’une incroyable richesse avec 600 îles tropicales, environ 400 espèces de coraux de formes, de tailles et de couleurs différentes, 1500 espèces de poissons, 4000 sortes de mollusques et 144 espèces de requins sans oublier les dauphins, les tortues, les raies, les baleines, les serpents de mer, les anémones, les algues et les éponges…
Visitée par plus de 1,6 millions de touristes par an, la grande barrière de corail est non seulement un sanctuaire marin pour des centaines d’animaux et de végétaux mais aussi une attraction touristique très populaire qui apporte, à l’économie australienne, dans les 6 milliards d’Euros par an. Aujourd’hui, son écosystème très fragile est malheureusement menacé par la pollution, le réchauffement climatique ou encore les pêches anarchiques. Elle a perdu une grande partie de sa surface corallienne, de nombreuses espèces comme les étoiles de mer et les tortues vertes sont en voie de disparition et un phénomène de blanchissement de certains de ses coraux se répand à grande échelle dans tout le récif.
Nous avons, tout d’abords, la Grande barrière de corail australienne, sans conteste la plus vaste et la plus majestueuse, que l’on vient de découvrir plus haut. Il y a également celle d’Andros dans les Bahamas, un paradis aquatique avec un récif de 225 Km abritant une éblouissante forêt pétrifiée remplie de grottes de corail et de nombreux poissons et animaux marins. La double barrière de Nouvelle-Calédonie. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008, elle mesure 1300 km et forme un immense lagon avec une faune et une flore extraordinairement riche de requins, de tortues, de thons, de balistes…
Allons maintenant en direction de l’Indonésie où l’on retrouve en Papouasie occidentale, au large de la ville de Sorong, l’archipel de Raja Ampat. Ses eaux comptent 450 espèces de coraux, l’une des plus riches au monde. Sa situation géographique privilégiée la place au cœur du fameux triangle de corail, une région d’une grande biodiversité qui renferme dans les 600 sortes des plus beaux coraux du monde soit environ 75% de toutes les espèces présentent sur le globe et plus de 1427 espèces de poissons.
Du côté des Seychelles, nous avons également la seconde Atoll du monde, celle d’Aldabra. Sa situation isolée la protège de l’ingérence de l’Homme et lui permet d’abriter plus 150 000 tortues géantes endémiques, des requins-marteau et bien d’autres magnifiques espèces marines. Autre site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996, la barrière de corail de Belize, la plus grande de l’hémisphère nord avec plus de 1000 Km. Son récif contient 106 espèces différentes de coraux et plus de 500 de poissons.
Autre barrière à laquelle on ne pense pas forcément, celle de la mer rouge. Situé entre deux des déserts les plus chauds et les plus arides, ce récif est vieux de 5000 ans et long de 1900 km, il s’étend sur l’Egypte, le Soudan, le Yémen, l’Arabie Saoudite, Djibouti et Erythrée. Elle abrite plusieurs espèces dont 300 de coraux et est capable de résister aux variations naturelles et notamment les changements extrêmes de température.
Depuis des dizaines d’années les barrières de corail de toute la planète sont menacées. Elles pourraient complétement disparaitre si des mesures rapides ne sont pas prises. Première cause, le changement climatique qui provoque un réchauffement des eaux de mers entrainant un blanchissement corallien qui en durant dans le temps conduit à la mort des coraux. Seconde cause, la dégradation de la qualité des eaux côtières dues à une forte industrialisation, aux rejets d’eaux usées, à la pollution agricole, à l’urbanisation du littoral…Et enfin l’impact des cyclones, des maladies coralliennes et des prélèvements s’ajoutent aux causes d’une menace de plus en plus grandissante à la vie sous-marine de notre planète et notamment aux coraux.
Pour répondre à cette situation très préoccupante qui a des répercussions non seulement sur nos récifs coralliens mais aussi sur tous les peuples vivants à proximité, d’importantes actions de conservation sont menées dans les zones classées en danger et donc protégées. Une évaluation régulière de l’état de santé des récifs est faite et des actions d’ingénierie écologique et de sensibilisation de la population sont mises en place et la pêche illégale combattue. Mais cela sera-t-il suffisant ?